Dans le sillage des récentes réformes – comme l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ou encore l’introduction de la propriété fiduciaire –, une partie de la doctrine, pétrifiée par une sibylline impuissance, s’attache à relever non sans excès l’ébranlement, la fissuration ou la destruction des piliers du droit civil contemporain. Aux confins de l’architecture et du droit, le célèbre triptyque « Famille, propriété, contrat » ne serait désormais qu’une relique d’un modèle en ruine.
À rebours d’une démarche évolutionniste ou relativiste, l’approche historique donne les clés d’une prospective juridique distanciée et raisonnée, rappelant ainsi les voeux qu’avait naguère formulés le doyen Carbonnier : « que les princes qui nous font des lois se montrent plus historiens et moins futurologues, qu’ils sachent sentir sur quels tréfonds de très vieilles choses juridiques repose une société moderne » . Couplée au droit comparé dont elle partage les méthodes, l’histoire du droit devient une véritable physique expérimentale de la législation.
C’est à l’aide d’une telle méthode que les auteurs de cet ouvrage croisent passé, présent et avenir du droit civil. Conscients de l’indéniable historicité du droit, les contributeurs reviennent sur certains des soubassements de l’institution matrimoniale, de la propriété et du contrat. Fruit d’un colloque international organisé à l’Université Panthéon-Assas (Paris II), ce livre donne un éclairage historique et comparatif à des questions trop souvent techniques ou polémiques.